Archive numérique de cartes d'orientation de Pascal Pannier
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pose balise pour entrainement Axel et Antoine (06-05-2017) >>
TIO MILA (30-04-2017)
Catégorie:
Compétition
Pays:
Suède
Discipline:
CO pédestre
Relais:
2
Distance:
14.88 km
Temps:
154:40
HR moyen:
103
HR maximum:
176
Mythique Tio Mila : Je te tiens !
22h30, -1°C je suis dans la zone de départ. J’attends mon relayeur et commence un léger échauffement dans ce champ de boue. Ici l'ambiance est tendue. Chacun appel son équipier : Erik, Markus, Ivan, Anders , Emil …. mais toujours pas d'Arnaud. On se prend les phares à pleine puissance dans les yeux sans savoir qui se cache derrière. Un groupe arrive puis un second, toujours pas d'Arnaud. Enfin je l’aperçois. Il décroche ma carte et fonce vers moi. N°145, c'est OK ! Au moment où il me donne ma carte je lis sur son visage la fatigue extrême et le soulagement d'en finir.
A la prise de carte , (du A2, s'il vous plaît ! ) je comprends très vite que ça va être dur. Pour aller chercher la première il va falloir assurer et surtout avoir confiance. Et ce n'est que la première.... Donc j’avance prudemment en essayant de maintenir la relation carte terrain. Je dévie un peu sur la fin de l’IP mais me recale assez rapidement grâce à la colline.
Un groupe d’une dizaine de coureurs me rejoint en allant à la deux. Mais on arrive sur une combinaison. Tout le monde s’arrête, on se regarde et un gars bouge et tout le monde le suit. Bien sur je ne tombe pas sur mon poste mais je me recale grâce à la dalle rocheuse. J’attaque mon poste et tombe sur un autre, retour à la dalle rocheuse. je ré attaque. cette fois je m’applique et c’est bon. Première alerte : inutile de suivre, et fait TA course. A partir de là j’enchaîne les postes sans trop de « difficulté » avec mes propres choix, rarement accompagné. Sur 6-7 je décide de suivre le marais en contre bas . Choix pas très efficace mais au moins je sais où je suis. Deux scandinaves me dépassent. Ils envoient du lourd dans ces marais. On sent la puissance du scandinave habitué à ces terrains humides. Plouf, plouf, ça patauge pas mal.
J'arrive sur une zone de postes rapprochés. A la 10 je passe juste au-dessus du poste et je m’arrête sur un rentrant plus loin. Je reviens sur mes pas et finis par trouver mon poste bien planqué. A chaque fois je découvre le boîtier sur son support mais jamais la balise avec le réflecteur, qui sont généralement bien collés à l'élément.
De nuit, j’ai du mal à discerner les collines et je localise les marais qu'une fois les pieds dans l’eau. Dans ces conditions il est difficile de m’appuyer sur ces éléments et d’anticiper. Pour la 12 j’ai un long partiel. Je suis en confiance et décide de le faire direct. Je me concentre et serre les fesses. Je compte les marais que je traverse et sur la fin pas facile d’y reconnaître quelque choses parmi tout ce micro relief . Je pense y être. Je tourne la tête et bim mon poste. Soulagé !
Fatigué mentalement , le poste suivant est facile et va me permettre de souffler. Je commence à être dans le dur physiquement et je sens les crampes venir. Il va falloir gérer à partir de maintenant.
En arrivant sur la 15 paf plus de lumière, ma batterie m’a lâché. Pas de panique j’avais prévu le coup. Avec de telle température les batteries perdent un peu d’autonomie et puis je dois être déjà à 2h de courses. Je change de batterie et repart sur un long IP 15-16. Je commence sérieusement à avoir du mal à rester concentré et ne réagis pas lorsque je m‘aperçois que je suis le marais du mauvais côté. Je continue et finalement me perds dans le flan. Je me recale sur une balise et repars en direction du poste16. Je traverse une succession de collines et encore un marais. Whaou mais celui là est particulièrement profond et glacial. Surtout ne pas mouiller la carte. Je m’accroche aux branches et le traverse aux forceps. Pfff ! Là ça devient vraiment compliqué. Tiens un Mirador !…. Ça doit être carto ! Effectivement, il y en a un juste a côté du poste. La chance est encore avec moi…. Je repars et retraverse le dernier marais. Merde c’est encore plus profond je vais finir par nager ! Là encore je perds le contact. Je me recale sur un autre poste. Il ne me reste plus beaucoup à faire. Tiens bon ! j’entends le speaker et je me dis que finalement le suédois c’est sympa comme langue.
Des gars me doublent en trombe, sans doute les premiers du relais suivant.
Je perds le fil des marais que je traverse et cherche la 18 sur une colline un peu trop tôt. Je comprends assez vite et traverse le dernier marais pour prendre le poste. Une dernière boulette juste pour faire durer le plaisir d’être sur ces terrains magiques. ;-)
C’est fini j’envoie tout ce qu’il me reste dans la descente vers l’aréna. Un torrent de boue m'accompagne jusqu'à mon dernier poste, la 500 ! j'attaque le couloir d'arrivée, pas grand monde sur l'aréna à 1h30 du mat. Mais j'entends mes supporters m’encourager dans ce dernier effort. Merci les gars de m'avoir attendu. Je suis gelé, fatigué mis tellement heureux d’avoir relevé ce défi. J'ai appris tellement de choses que je n'ai qu'une hâte , revenir et mettre en application les leçons de cette nuit magique.
A mon tour de décrocher la carte 145 et de la transmettre à Antoine qui doit attendre depuis longtemps dans le froid avec le stress comme compagnon. il ne sait pas encore ce qui l’attend là-bas dans l’obscurité. Il montre déjà sur son visage une inquiétude certaine. Juste le temps de lui dire un rapide encouragement, ridicule a côté du combat qu'il va falloir qu'il mène dans cette forêt immense. Allez gars,fait toi plaiz !
Voilà c'est pour tout ça que nous parcourons autant de kilomètres. Est ce de la passion ou de la folie... a vous de voir, mais moi j'ai fait mon choix !
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(
4
)
Axel
:
Quelle histoire!!
Ahhhh, ce fameux mirador...
Axel
:
Enfin un peu de reconnaissance pour les supporters qui attendent des heures!
Emmanuel Ribier
:
Super récit !
Bravo pour cette expérience dingue d'orienter de nuit et de traverser les marais glacés !
Adriaan
:
Rein qu'a te relire j'en ai des frissons :) beau récit et bravo car la nuit c'est quelquechose cette carte !
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